Poser nu, ça a l'air tranquille, mais c'est un métier très... physique.
Les modèles d'art se mettent à nu.
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Corinne Pitet, elle, le fait depuis 18 ans ! Elle a fondé CroquezNous asbl Corporation de Modèles d'Art, une association qui vise notamment à offrir un statut d'artiste aux modèles de nu. 📸🎨 👉 Florentin a rencontré Corinne, elle nous ouvre les portes de son métier très particulier et fait tomber le mythe de la nudité. Prends-toi 5️⃣ minutes pour le découvrir par tes propres yeux !
Voir la vidéo sur notre chaine Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=bi4GK8ttVVE
27 juillet 2022.
Corinne prend la pose depuis 17 ans.
L'ASBL CroquezNous qu'elle a fondée fédère les modèles d'art et défend la reconnaissance de ce métier.
Elle nous parle de sa réalité et de ses projets mené avec le soutien d'Amplo.
Le métier de modèle d’art titille les imaginations. Corinne Pitet prend la pose depuis 17 ans. Elle a aussi fondé l’ASBL CroquezNous pour fédérer les modèles et défendre la reconnaissance de ce métier qu’elle aime tant. Elle nous parle de sa réalité, de ses convictions et de ses projets, qu’elle mène avec le soutien d’Amplo.
Corinne nous livre ses tuyaux pour se lancer :
S’entourer d’autres modèles.
Tout faire sous contrat de travail. Refuser le noir. « C’est un vrai travail avec pénibilité. C’est important d’être assuré·e car on peut se blesser pendant la pose ou en déplacement. »
Ne pas se laisser sous-payer.
Se faire respecter. « Par exemple, refuser les toilettes comme vestiaires, refuser un plaid sale, refuser qu’on dépose des sacs à mains sur le socle (on sait tous qu’ils ont traîné par terre !). »
S’écouter. « Je vais chez le kiné toutes les trois semaines. Car si on se blesse, comme les sportif·ve·s, on ne travaille plus ! »
Il y a 17 ans, Corinne était expert immobilier. Puis, avec l’envie de change de carrière, elle s’est retrouvée au chômage. « J’avais peur de l’inertie et je n’avais aucune idée de là où je voulais aller. J’avais deux diplômes en immobilier. Le secteur artistique m’avait toujours attirée mais je ne pensais pas y avoir ma place. J’en ai parlé autour de moi et une amie m’a dit avoir une connaissance qui posait et avait beaucoup de relations, me proposant de la rencontrer. »
À l’époque, trouver un job ou des contacts passe par le papier. « J’ai pris l’annuaire téléphonique et j’ai appelé des artistes. J’ai commencé par quatre heures de pose chez une artiste qui organisait un atelier de sculpture dans son garage avec ses amies. »
La sauce a pris… instantanément ! « J’ai accroché tout de suite. J’ai adoré. Et l’on m’a dit que je posais bien. »
À partir de là, Corinne a commencé à poser régulièrement. « Je travaillais comme régisseuse car je voulais approcher le monde du cinéma. Ces contrats m’ont permis d’obtenir le ‘statut d’artiste’. » Corinne espérait avoir là une solution pour pouvoir poser davantage et ce, de manière officielle. « Mais l’ONEM a refusé, déclarant que modèle n’était pas un métier artistique. »
Corinne a cherché comment obtenir des contrats de modèles. « Statut d’indépendant, d’indépendant complémentaire, RPI, bénévolat… Je me suis renseignée sur tous les modes de rémunération possibles. Finalement, une sculptrice a accepté de me faire des contrats de travail en tant que modèle. Grâce à cela, au bout de deux ans, j’ai réussi à persuader l’ONEM que le métier de modèle était bien artistique. »
« Petit à petit, j’ai créé l’ASBL CroquezNous. C’était il y a une dizaine d’années. J’ai organisé mes propres ateliers, créé des événements, engagé des modèles. Je faisais rentrer l’argent et je me faisais des contrats de travail pour les prestations exécutées. J’organisais par exemple des marathons. J’invitais des artistes à venir dessiner une dizaine de modèles qui posaient les un·e·s après les autres pendant douze heures. »
Si le but premier était de régulariser le métier, Corinne a également obtenu l’enthousiasme des modèles pour le côté humain. « Les modèles étaient ravi·e·s de pouvoir se rencontrer car c’est un travail très solitaire, on ne se côtoie pas entre nous d’habitude car, dans un atelier, c’est ou l’un·e ou l’autre qui pose. »
L’association/agence engage à ce moment-là les modèles notamment par le biais du RPI (pour Régime des Petites Indemnités de l'artiste, NDLR). La grosse difficulté est que le statut de modèle n’existe pas. « Sans barème et sans commission paritaire, j’ai tout créé sans aucun repère auquel me fier. » Au fil du temps, Amplo s’est avéré être un partenaire idéal pour obtenir des contrats de travail en bonne et due forme.
Le COVID a évidemment mis à mal l’activité de l’agence. C’est un euphémisme ! Ce métier de contact a subi de plein fouet toutes les restrictions jusque récemment. CroquezNous travaille essentiellement avec des ateliers privés. « Je demande un tarif minimum pour payer les modèles d’une façon que j’estime correcte. Les académies ne paient pas ce prix. Avant le COVID, ce système permettait de faire travailler une douzaine de modèles sur l’année, avec une vingtaine de clients. Mais ces ateliers privés, avec lesquels nous travaillons le plus, n’ont pas encore repris. En parallèle, des modèles ont dû chercher un autre travail. Donc je n’ai en ce moment plus d’ateliers à proposer et j’ai moins de modèles. J’attends de voir venir le mois de septembre et surtout cette réforme du ‘statut d’artiste’. »
Et si le futur proche est flou, Corinne milite plus que jamais pour ce métier qu’elle aime tant. « Aujourd’hui, mon rôle est de veiller à ce que les modèles soient inclus·e·s dans cette réforme pour pouvoir avoir des barèmes, peut-être une commission paritaire… »
Ces incertitudes n’empêchent pas Corinne d’envisager le futur, au contraire. « Mon idée est de créer une plateforme pour mettre en relation les artistes, les ateliers, les écoles et les modèles, en proposant directement des contrats de travail, de vraies conditions de travail. Je voudrais proposer aux modèles d’aller dans divers ateliers plutôt que d’aller toujours au même endroit. Idem pour les artistes, qui pourraient varier de modèles. Et surtout, je voudrais que cela puisse devenir un travail à part entière car rares sont celles et ceux qui en font leur vrai métier comme moi. Beaucoup font cela en complément parce qu’iels sont danseuses, danseurs ou commédien·ne·s et que cela leur donne un revenu supplémentaire assez facile à trouver. Mais cela reste complémentaire. Mon but est de protéger ce métier. »
Ce développement, Corinne l’envisage avec le soutien d’Amplo. « Sur la plateforme, on pourrait arriver en quelques clics sur un contrat Amplo à remplir. Tout serait très facilement en ordre légalement et dans les temps. Puis le client recevrait sa facture. »
La réforme du ‘statut d’artiste’ demandera notamment plus de suivi de la part des artistes. « Moi qui travaille avec des artistes depuis près de vingt ans, je sais qu’ils ne gardent pas tous leurs papiers ! Cette plateforme permettrait d’avoir une trace de tout. La Dimona sera faite, l’ONSS rempli, tout cela de façon automatique. Et je sais d’expérience que ce sera utile pour les modèles que je vois mal conserver ces documents pendant cinq ans. »
Malgré les difficultés, Corinne adore la voie qu’elle a choisie. « Oh, je pourrais en parler pendant des heures ! », nous confie-t-elle. Son enthousiasme est communicatif et on aime, chez Amplo, mettre notre expertise au service de tel·le·s passionné·e·s !
Que faut-il pour faire un.e bon.ne modèle ? Il ne faut certes pas un corps correspondant aux canons d’Instagram ou des magazines. À la fois donneuse d’ordre et modèle, Corinne nous liste ce qui compte à ses yeux de pro :
Connaître son corps car il faut pouvoir rester immobile, tenir une pose pendant longtemps de façon parfaitement statique.
S’intéresser au travail de l’artiste, à ce qu’iel cherche précisément à créer.
Savoir gérer la douleur. Elle est là tant sur les poses courtes que sur les poses longues. Sur les courtes car alors la pose est plus exigeante, en équilibre souvent. Et sur les longues car toute pose, même la plus confortable au début, dévient inconfortable après trois heures (la durée moyenne d’un atelier). « Après un break, c’est quand on sent que l’on a mal que l’on s
ait que l’on a retrouvé la position exacte. Il faut être en paix dans cette douleur sinon on devient dingue. »
Pouvoir trouver de nouvelles poses à chaque fois.
Dégager une énergie authentique et palpable. Quelqu’un qui est bien dans sa tête dégagera de meilleures ondes mais les artistes peuvent aussi chercher des modèles torturé·e·s.
Comprendre ce que l’artiste souhaite. « Et même, donner à l’artiste ce qu’iel ne sait même pas qu’iel était venu·e chercher ! Le fil qui se tend alors entre l’artiste et le ou la modèle pendant la séance est très épanouissant. On est en symbiose et tout le monde s’éclate. »
À part cela, tous les corps sont bons ! Handicaps, piercings, tatouages, cicatrices et cellulite sont évidemment bienvenus. « Ce qui compte, c’est l’énergie que le ou la modèle dégage et le fait qu’il ou elle soit bien présent.e ! »
12 lieux, 80 artistes répartis dans l'entité de Lessines, la 3ème édition du parcours d'artistes est bien maintenue et aura lieu le samedi 25/7 et le dimanche 26/7. L'occasion de découvrir de belles initiatives comme la Fondation Chantal de Hemptinne à Deux-Acren qui ouvrira ses portes pour l'occasion
https://www.notele.be/it61-media82777-le-parcours-d-artistes-c-est-pour-ce-week-end-!.html
Un très beau reportage réalisé pour le JT du 21 janvier 2020.
Nous remercions les artistes : Jean Pirlot, Charles Lemaire, Benjamin François, Christine Springuel, Thierry Van der Wee et les modèles d'art : Alexis Dourdine, Nathalie Lequenne et Corinne Pitet.
https://www.youtube.com/watch?v=gebGoToGHDI
Poser nu, ça a l'air tranquille, mais c'est un métier très... physique.
Les modèles d'art se mettent à nu.
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Dans les académies, ateliers d’artistes ou autres cours de dessin, les modèles vivants présentent patiemment leur corps. À la fois muses et objets, leur travail consiste à répondre aux besoins des artistes mais aussi à stimuler leur créativité. Quant à leurs motivations, entre petit job précaire ou amour de la vie dévêtue, les profils divergent. Il y est pourtant systématiquement question d’acceptation de son corps, dont l’activité de modèle est tantôt la cause, tantôt la conséquence. Et malgré leurs différences, tous s’accordent sur le fait qu’il s’agit d’un vrai métier, avec ses peines et ses joies.
Les poses doivent suggérer le mouvement, mais on est immobile. Dans la formation artistique, les modèles vivants sont essentiels. Les croquer est l’exercice de base qui permet d’étudier l’anatomie, les proportions, les ombres des corps. Lorsque Jean s’est déshabillé pour la première fois devant des artistes, il y a 31 ans, il était très mince. “Ça faisait de moi un modèle intéressant, on distinguait bien mes muscles et mes os.” Il serait tentant de penser que les qualités d’un modèle s’arrêtent là: avoir un corps qui vaut le coup de pinceau. Sauf qu’il faut savoir quoi en faire. “Les poses doivent être vivantes, suggérer un mouvement, alors qu’on est immobile pour plusieurs minutes.” Toute la difficulté de la profession réside dans la capacité à proposer ces postures et les assumer dans la durée. Une pose trop ambitieuse ou tenue trop longtemps peut provoquer des blessures.
Cette première expérience, il y a trois décennies, était aussi effrayante que grisante. Jean devait d’abord affronter une grande timidité - “la pudeur liée à la nudité s’est évaporée, mais, du reste, ça ne m’a pas beaucoup aidé” - et surtout bousculer son quotidien de fonctionnaire. Il s’est ensuite livré jusqu’à trois fois par semaine. “Presque tout était payé au noir, et très mal d’ailleurs. Si j’avais pu gagner ma vie comme ça, je l’aurais fait sans hésiter.” En attendant, ces à-côtés sont les bienvenus, ils lui permettent d’aller en vacances un peu plus loin, un peu plus longtemps. “C’était un loisir rémunéré”, qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, deux à trois fois par mois.
C’est un vrai métier, avec ses pénibilités et qui nécessite un cadre. Les débuts de Corinne, il y a quinze ans, se font dans un atelier de femmes. La pose y est un échange, son corps inspire celles qui le regardent et les œuvres la font se sentir belle. La nouvelle voie professionnelle qu’elle cherchait est trouvée. Mais l’état du métier est précaire. Elle se démène alors pour que l’Onem reconnaisse qu’il s’agit d’une activité artistique, afin de bénéficier du statut d’artiste. Après tout, elle est à la base de l’œuvre et propose des performances. Mais l’Office refuse, Corinne insiste. “J’aurais pu accepter la situation telle qu’elle était, mais alors je n’aurais rien prouvé. C’est un vrai métier, avec ses pénibilités et qui nécessite un cadre.” L’obstination paie et elle finit par obtenir ce statut qui lui assure plus de stabilité.
Dans la foulée, Corinne crée l’ASBL “Croquez-nous”. Grâce à celle-ci, elle peut générer des contrats d’artistes, pour elle et d’autres modèles, à honoraires fixes et décents. Outre la sécurité, ce projet vise à rassembler des modèles aux univers différents, qui correspondent aux attentes variées des artistes. “L’association a sa propre démarche artistique. Elle propose des ateliers, des expositions, des marathons… L’initiative n’est plus chez les artistes, mais chez les modèles, eux aussi artistes. On a renversé la tendance et c’est unique.” Modèle vivant est aujourd’hui sa profession et, avec la gestion de l’ASBL, cela représente son activité à plein temps. “J’ai créé mon métier.”
"Ce n’est pas par amour de l’art que je pose, j’ai besoin de payer un loyer.” Naomi a son franc-parler et ne s’embarrasse pas de réserves. “Je n’y avais jamais pensé, ça m’est tombé dessus et maintenant ça fait six ans que je pratique.” La jeune femme est une touche-à-tout, qui jongle entre les occupations: son contrat de dix heures par semaine dans une académie bruxelloise vient s’ajouter à un emploi de documentariste et des activités d’artiste visuelle, de poète, d’activiste, entre la Belgique et l’Angleterre.
Sans attendre, la couleur de sa peau est nonchalamment abordée. Parce que la lumière s’y pose différemment que sur les corps blancs mais également parce que ce métier l’y réduit parfois. “C’est arrivé que l’on me parle de mon corps comme d’un exotisme, à la manière d’apprentis Gauguin découvrant les Polynésiennes.” Ou encore qu’on la prenne à partie dans un débat sur le Congo belge, tandis qu’elle pose. Mais dans la bulle des ateliers, peut également poindre un échange sur ces questions. Les passages de chansons et d’entretiens de Nina Simone lors d’une séance ont amené un dialogue constructif, une fois les pinceaux rangés. Bien que le modèle vivant n’ait jamais été une vocation, cela la nourrit. “Les échanges avec les artistes enrichissent ma propre réflexion artistique. Et puis, je suis payée pour m’arrêter de bouger, ce qui n’est pas plus mal pour quelqu’un d’hyperactif comme moi.”
Ceux qui la dessinent ne le remarquent pas toujours. Il arrive que ce ne soit qu’au moment de se rhabiller qu’elle le leur fait remarquer. Il y a dix ans, Nathalie a traversé un cancer du sein, sans possibilité de reconstruction. Depuis près de six ans, elle pose sous le nom d’Amazone, dévoilant fièrement son unique sein. Devenir modèle vivant n’a pas été une réaction immédiate à la mastectomie. Il a d’abord fallu passer par le long chemin qu’est l’acceptation de l’absence. Cela s’est fait par étapes, en commençant par apprendre à dessiner la beauté et la diversité des corps nus. Ce n’est que quatre ans plus tard qu’elle passe de l’autre côté du chevalet. “Ce n’est pas la pose qui m’a aidée à m’accepter telle que je suis. Pour arriver à poser, je devais déjà aimer mon corps. Je n’aurais pu poser sans ça.”
Si cela peut la blesser, Nathalie comprend néanmoins “que des personnes ne veuillent pas être confrontées à la maladie dont parle mon corps”. Tous ceux qui la dépeignent ne le font pas de la même manière. “C’est intéressant de voir ce que les artistes ont fait de l’absence. Ont-ils embelli la blessure ou redessiné un sein?” C’est précisément pour ses caractéristiques physiques que le photographe Charles Lemaire a fait appel à Nathalie. Sa série Kintsugi est inspirée de la méthode japonaise de réparation des céramiques, qui peint les jointures d’or. Une façon de célébrer la beauté des cicatrices et la singularité des corps, plutôt que de les dissimuler.
Mon atout, c’est que je corresponds au modèle standard. La vie, pour Sébastien, est plus belle à poil. Après des études de sociologie et quelques boulots alimentaires, il fait tomber chemise et cravate. Direction plein sud, vers la France, où il travaille six mois dans un camping naturiste. Désormais, lui qui n’était pas moins pudique qu’un autre n’est plus à l’aise qu’en tenue d’Adam. “J’y ai acquis une compétence, celle d’être désinhibé. Et on le sait, tout ce qui est rare est monnayable.” Son approche du monde du travail est pragmatique. “Gogo dancer, c’était pas mon truc. Alors j’ai essayé modèle.” Il dit avoir eu la chance de débarquer dans un secteur où manquent les hommes. “Mon atout, c’est que je corresponds au modèle standard.” En combinant toutes les astuces à sa disposition (prestation, petit contrat, bénévolat défrayé, non déclaré, etc.), Sébastien s’assure un salaire correct et des semaines complètes.
Ce dont ces deux années dévêtues et cinq années de sociologie lui ont fait prendre conscience, c’est du rapport malade de notre société au corps et à la nudité. “Les standards de beauté véhiculent une image tronquée du corps humain et créent des mal-être chez une part significative de la population.” Passionné par ces questions, Sébastien rêve de poursuivre une thèse ayant la nudité comme thème et de développer des cours d’art-thérapie retravaillant la perception du corps. “Se voir à travers un dessin, c’est gratifiant et beaucoup plus sain.”
Cet article est issu de notre magazine papier du 24/04/2019. Disponible en librairie.
Modèle pour sculpteur de statues grecques, un métier
Info ou Intox ? La réponse ici :
Le MiLL, le Musée Ianchelevici de La Louvière célèbre ses 30 ans cette année. Un anniversaire qu’il a décidé de partager avec le public tout au long de ce weekend. Des visites, des ateliers et toute une série d’activités ludiques étaient organisées durant deux jours, dans et à l’extérieur du musée. Manuela Pintus et Didier Devos
Modèle d'art aussi appelé modèle vivant. Voilà un métier insolite et peu connu du grand public. Une profession qui lutte pour trouver sa place et qui est aidée depuis 2013 par l'asbl "CroquezNous" dont les activités se déroulent essentiellement en Brabant wallon. Notre stagiaire Audrey Van Ael et Samuel Francis ont assisté à une séance de pose à Ottignies-LLN.
L'art de se mettre à nu...
CroquezNous est passé au JT de 19h30 le samedi 20 février 2016
Malheureusement le lien vers cette vidéo n'est plus sur le site Auvio, mais c'était bon de vous en parler, voici quelques captures d'écran.
Une équipe de France 2 a rencontré des hommes et des femmes qui ont décidé de faire de devenir modèles pour peintres. 29/01/2016
Corinne Pitet a ouvert le premier atelier du modèle d'art en Wallonie. Installé à Bierges, il sera inauguré ce week-end. (Vers l'Avenir du 29/04/14) article de Quentin Colette)
Elle arrive en peignoir, s'assied sur une talbe à roulettes et demande aux quates artistes présentes dans son atelier :" Avez-vous une envie de pose particulière ?" Corinne Pitet ôte son vêtement et se fige dans la position désirée. "C'est parti pour 3 heures." Des pauses lui permettront toutefois de se détendre et offriront une respiration aux sculptrices qui font prendre forme à la terre qu'elles travaillent.
Corinne Pitet est modèle d'art et elle vient d'ouvrir son atelier, CroquezMoi, à Wavre qui sera inauguré le week-end prochain.
Un atelier du modèle d'art ? Une première en Wallonie. " Je pose depuis 10 ans et il n'est pas évident d'obtenir un contrat de travail en étant modèle.
J'ai donc d'abord ouvert un atelier chez moi et pour moi seule. Puis, des modèles sont venus me parler. D'où l'idée de créer cet atelier."
Actuellement, elle travaille avec une vingtaine de modèles pour assurer les six ateliers hebdomadaires destinés aux sculpteurs, aux dessinateurs ou encore aux peintres. Les artistes peuvent aussi prendre rendez-vous et l'atelier organise également des cours et stages.
"Un modèle, c'est des lignes, des zone d'ombre et de lumière"
"On a besoin de modèles", indique la Stéphanise Isabelle Stienon. Et Sophie Nève de Louvain-la-Neuve d'ajouter :" Sculpter à partir d'une photo est beaucoup plus difficile, car ce n'est pas en trois dimensions."
CroquezMoi n'est toutefois pas une agence de modèles. "On ne choisit pas sur catalogue comme pour les mannequins, précise Corinne Pitet. Je ne veux pas non plus qu'un artiste vienne et me demande une belle poupée... Les artistes viennent ici pour exercer leur art en travaillant avec un modèle masculin ou féminin, peu importe son âge et sa silhouette."
Et le modèle de continuer : "Quand on parle de modèle d'art, vu la nudité, on s'imagine souvent qu'il y a une connotation sexuelle. Mais ce n'est pas le cas. Une fois sur le socle, le modèle devient, aux yeux de l'artiste, des lignes, des zones de lumière ou d'ombre, des contours... A ce moment-là, Corinne n'existe plus."
Pour le modèle, l'objetctif est de bien rester immobile et de savoir reprendre la même pose après chaque arrêt. "Il faut aussi savoir gérer la douleur, car certaines poses ne sont pas évidentes à tenir. On ne le dirait pas comme ça, mais être modèle est un métier physiquement dur. D'ailleurs, toutes les trois semaines, je vais voir un kiné."
Avant d'être modèle, Corinne Pitet a été experte dans l'immobilier. "Mais ce n'était pas mon environnement. J'ai cherché à faire quelque chose d'autre, dans le milieur artistique et une amie d'une amie était modèle. Je l'ai rencontrée et j'ai ensuite débuté mêm si je ne savais pas ce que voulait dire bien poser."
Désormais, elle a ouvert son atelier. Accessible depuis la semaine dernière, il sera inauguré le samedi 4 mai de 16h à 20h et le dimanche 5 mai de 12h à 16h.
CroquezMoi, 215 rue Provinciale à Bierges ( Wavre). www.croquezmoi.be
Ils posent nus pour quinze euros de l’heure, jusqu'à neuf heures par jour. Les modèles d'art professionnels ne sont ni des occasionnels, ni des étudiants et luttent, depuis 2008, pour la reconnaissance de leur métier et de meilleures conditions de travail. Libération est allé à la rencontre de ces modèles vivant en situation précaire.
Merci au groupe Projet R d'êtes venu répété dans notre atelier pour nos artistes.
Un clip est né de cet échange, c'était lors de nos répétitions en croquis, à refaire !
TvCom est venu faire un reportage sur le 2ème marathon du modèle vivant le samedi 26 novembre 2011. Huit modèles se sont succédé durant ces 12 heures de marathon.
CroquezNous asbl
croqueznousasbl @gmail.com
N° Entreprise : 0524 896 989
Banque : BE 82 9734 5219 8068